LOI DE
FINANCES
Présentation du projet de
loi de finances pour 2019
Le projet de loi de finances (PLF) pour 2019 a été
présenté en Conseil de ministres et à la presse le lundi 24 septembre 2018
par le ministre de l'Économie et des Finances, le secrétaire d'État auprès du
ministre de l'Économie et des Finances et le ministre de l'Action et des
Comptes publics.
Le texte officiel a été déposé le même jour au Parlement
sous le n° 1255 et sera discuté en séance publique par l’Assemblée nationale
dans le courant du mois d’octobre.
Nous présentons ci-après de manière synthétique
les principales mesures fiscales, sociales et juridiques intéressant les
travailleurs indépendants.
IMPÔT
SUR LE REVENU
Prélèvement
à la source : Application du dispositif d'échelonnement infra-annuel de
l'acompte contemporain à certains revenus non commerciaux (art. 3). - L'acompte contemporain de la perception des
revenus, tenant lieu, pour les travailleurs indépendants, de prélèvement à la
source de l'IR, est normalement versé mensuellement ou trimestriellement. Ces
contribuables peuvent en outre solliciter un échelonnement infra-annuel de
leurs versements, en demandant le report de paiement d'au maximum trois
échéances sur l'échéance suivante, en cas de paiement mensuel, ou d'une
échéance sur la suivante, en cas d'option pour le paiement trimestriel (CGI,
art. 1663 C, 5).
Situation
nouvelle. - La faculté de solliciter un
échelonnement infra-annuel serait expressément étendue à divers revenus qui,
bien que relevant de la catégorie des bénéfices non commerciaux, sont
imposables selon les règles prévues en matière de traitements et salaires. Il
s'agit (CGI, art. 1663 C, 5 modifié) :
·
des droits
d'auteurs intégralement déclarés par des tiers (CGI, art. 93, 1
quater) ;
·
des sommes
versées par une entreprise à des fonctionnaires civils dans le cadre d'une
convention de concours scientifique (CGI, art. 93, 1 bis) ;
·
des
commissions perçues par les agents généraux d'assurance (CGI, art. 93, 1
ter).
Seraient concernés les revenus perçus ou réalisés
à compter du 1er janvier 2019 (PLF 2019, art. 3, III). En effet,
par mesure de simplification, ces revenus sont soumis à acompte contemporain
et non au prélèvement à la source applicable aux revenus salariaux (CGI, art.
204 C et 204 G, 2, 5°).
Prorogation
du crédit d'impôt pour la transition énergétique (CITE) (Art. 57). - Les personnes effectuant certaines dépenses
d'équipement en faveur de la transition énergétique dans leur habitation
principale achevée depuis plus de 2 ans, qu'elles en soient propriétaires,
locataires ou occupants à titre gratuit, peuvent bénéficier d'un crédit
d'impôt (CGI, art. 200 quater). Le crédit d'impôt pour la transition
énergétique (CITE) (anciennement dénommé « Crédit d'impôt développement
durable ») s'applique aux dépenses payées entre le 1er janvier
2005 et le 31 décembre 2018 au titre de l'acquisition d'équipements,
matériaux et appareils soumis à de stricts critères techniques choisis en
fonction de leur performance en matière d'économie d'énergie ou de
l'utilisation d'énergies renouvelables.
Situation nouvelle : La période d'application
du CITE serait prorogée d'un an, soit pour les dépenses payées jusqu'au 31
décembre 2019.
Prorogation
et aménagement de la réduction d'impôt pour investissements productifs
outre-mer (Art. 55). - La réduction
d'impôt pour investissements productifs outre-mer (CGI, art. 199 undecies B)
serait prorogée jusqu'en 2025 et aménagée.
BÉNÉFICES
INDUSTRIELS ET COMMERCIAUX
Réforme
du régime d’imposition des produits de cession ou de concession de brevets
(Art. 14). - Le régime des
plus-values à long terme s'applique aux opérations portant sur des brevets ou
des inventions brevetables ainsi que, sous certaines conditions, sur des
procédés de fabrication industriels, réalisées par des entreprises
industrielles ou commerciales (imposables à l'IR ou à l'IS). Ainsi, les
redevances de concession et plus-values de cession tirées des brevets et des
droits de la propriété industrielle assimilés bénéficient d'un taux réduit
d'imposition de 12,8 % pour les entreprises relevant de l'IR, sans
condition de réalisation de dépenses sur le territoire français (CGI,
art. 39 terdecies, 1). Ce régime s'applique aussi bien aux brevets développés
qu'à ceux acquis par l'entreprise qui en est titulaire.
Situation nouvelle : A compter du 1er
janvier 2019, il serait prévu de réformer le régime fiscal applicable aux
brevets et autres droits de la propriété industrielle assimilés (CGI, art.
238 nouveau) pour le rendre compatible avec les standards internationaux et
européens, à l'instar des autres États membres de l'UE disposant d'un régime
similaire qui ont intégré dans leur droit interne l'approche « nexus ».
L'approche « nexus »,
consacrée par l'OCDE et l'UE, consiste à subordonner l'application d'un
régime favorable d'imposition des profits d'une entreprise tirés de
l'exploitation et de la cession d'un brevet ou d'un actif incorporel
assimilé, à la réalisation, sur le territoire national, des dépenses de
recherche et de développement (R&D) engagées par cette entreprise
pour développer cet actif. Elle repose sur l'idée que l'avantage fiscal
afférent aux revenus de la propriété industrielle doit être corrélé avec
l'importance des dépenses de R&D engagées en amont sur le territoire de
l'État qui accorde cet avantage.
Cette approche conduit à déterminer
la quote-part des profits éligibles sur la base du ratio d'éligibilité
suivant (ratio « nexus ») : proportion des dépenses de R&D
directement engagées par le titulaire de l'actif sur le territoire par
rapport au total des dépenses de R&D, incluant notamment les coûts
d'acquisition.
Il serait également prévu d’augmenter le taux
d’imposition de 12,8 % à 15 % et de modifier son champ
d’application en l’étendant notamment aux logiciels originaux protégés par le
droit d’auteur.
OUTRE-MER
Création
de zones franches d’activité nouvelle génération en outre-mer (Art. 6). - À la suite des assises de l'outre-mer, il a été
décidé de réformer les dispositifs fiscaux zonés des départements et régions
d'outre-mer (DROM) afin d'améliorer la compétitivité des entreprises
ultra-marines.
Il serait prévu de créer à compter du 1er
janvier 2019 un nouveau dispositif dédié à l'outre-mer, renforçant les
avantages fiscaux par rapport à l'existant, mais dont le champ d'application
serait réduit (CGI, art. 44 quaterdecies modifié). Ce dispositif
s'accompagnerait également d'abattements et d'exonération renforcés en
matière des TFPB, TFNB et CFE. Corrélativement, les dispositifs actuels (ZRR,
ZFU-TE et ZFA-DOM) cesseraient de s'appliquer en outre-mer à de nouvelles
entreprises à compter du 31 décembre 2018 ; le bénéfice des dispositifs
en vigueur ne serait cependant pas remis en cause pour les entreprises
auxquelles ils s'appliquent actuellement.
Prorogation
et aménagement des avantages fiscaux pour investissements outre-mer (Art. 55).
- Le projet de loi de finances pour
2019 proroge les différents dispositifs fiscaux de soutien à l'investissement
outre-mer. S'appliquerait ainsi jusqu'au 31 décembre 2025 aux
entreprises soumises à l’IR le crédit d'impôt pour investissements productifs
outre-mer (CGI, art. 244 quater W ; CGI, art. 199 ter U ; CGI, art.
220 Z).
AUTRES
MESURES FISCALES
Obligation
de télé-déclaration de la taxe sur les salaires
(Art. 61). – Pour les
rémunérations versées à compter du 1er janvier 2015, tous les
employeurs ont l'obligation de payer la taxe sur les salaires par voie
électronique (télérèglement) (CGI, art. 1681 septies, 5), de même que pour la
transmission des relevés de versements provisionnels (ex : formulaire n°
2501) qui accompagnent chaque versement mensuel ou trimestriel. Aucune
obligation de télédéclaration n'est toutefois légalement prévue en matière de
taxe sur les salaires.
Situation
nouvelle. - La liste des
impôts dont les formulaires déclaratifs doivent être obligatoirement
souscrits par voie électronique serait complétée pour intégrer les
déclarations de taxe sur les salaires (CGI, art. 1649 quater B).
MESURES
JURIDIQUES
Prorogation
et ajustements du crédit d'impôt « éco-prêt à taux zéro » (éco-PTZ)
(Art. 58). - Le prêt « éco-prêt à taux zéro »
(éco-PTZ) destiné à financer des travaux de rénovation afin d'améliorer la
performance énergétique des logements anciens serait prorogé jusqu’au 31
décembre 2021.
D’autres modifications seraient apportées au
dispositif, notamment la condition de bouquet de travaux qui serait supprimée
et la durée du prêt qui serait fixée à 15 ans.
Ces modifications seraient applicables aux offres
d'avance émises à compter du 1er mars 2019.
Prorogation
du dispositif Nacre (Art. 69). - Dans
le cadre de la stratégie du Gouvernement en faveur de la reprise d’activité
des personnes sans emploi, il est prévu de reconduire jusqu’au 31 décembre
2019 la garantie octroyée par l’État au titre des prêts à taux zéro accordés
à des personnes sans emploi ou rencontrant des difficultés pour s’insérer
durablement dans l’emploi qui créent ou reprennent une entreprise. Cette prolongation
permettrait d'assurer la poursuite de l’attribution de prêts à taux zéro dans
le cadre du « Nouvel accompagnement pour la création et la reprise
d’entreprise » (Nacre).
Source :
Projet n° 1255, enregistré à la Présidence de l'Assemblée nationale le 24
septembre 2018
LOI DE
FINANCEMENT DE LA SÉCURITÉ SOCIALE
Annonce des principales
mesures du PLFSS pour 2019
La ministre des Solidarités et de la Santé, A. Buzyn, et le ministre de l'Action et des Comptes Publics,
G. Darmanin, ont présenté à la presse, le 25 septembre 2018, les principales
mesures du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2019
(PLFSS 2019) dont le texte sera présenté en Conseil des Ministres début
octobre.
Dans son rapport, la Commission des
comptes de la sécurité sociale qui présentait les comptes de la sécurité
sociale pour 2017 ainsi que les comptes prévisionnels tendanciels pour 2018
et 2019, annonce une revalorisation du plafond de la sécurité sociale pour
2019 de 2 %, ce qui le porterait de 39 732 € à 40 527 €.
Selon le communiqué de presse, le PLFSS 2019 s'articule
autour des 3 axes suivants : libérer l'activité économique, soutenir
ceux qui travaillent et entreprennent ; investir pour transformer le
système de santé et protéger les plus vulnérables.
Parmi les mesures phares du PLFSS 2019, nous
relevons ci-après celles concernant plus particulièrement les travailleurs
indépendants.
Mesures de soutien de l'activité économique
Allégements
généraux de cotisations et contributions sociales. - Dès janvier 2019, au crédit d'impôt compétitivité
emploi (CICE) et au CITS se substitue un allègement de charges sociales
pérenne, dont les modalités de mise en œuvre ont été prévues par la
dernière loi de financement de la sécurité sociale pour 2018. Dans le dossier
de presse, les ministres reviennent sur les grandes lignes de ce dispositif
qui prévoit deux volets s'appliquant en 2019, dont l'un sera toutefois
reporté pour sa mise en œuvre à compter du 1er octobre 2019 (et
donc réinscrit en conséquence dans le texte budgétaire) :
-
un allègement
uniforme de 6 points des cotisations sociales d'assurance maladie pour
l'ensemble des salariés relevant du régime général de sécurité sociale et
du régime des salariés agricoles, applicable sur les salaires dans la limite
de 2,5 SMIC : la cotisation patronale sera portée en conséquence de 13 à
7 points à compter du 1er janvier 2019 ;
-
un renforcement
des allègements généraux de cotisations sociales au niveau du SMIC avec
l'élargissement de la réduction générale aux contributions d'assurance
chômage et de retraite complémentaire légalement obligatoires : cette
mesure entrerait en vigueur à compter du mois d'octobre 2019 et se trouverait
donc reportée par rapport aux prévisions de la LFSS 2018.
Elle permettra à tous les employeurs de bénéficier
d'un allègement supplémentaire du coût du travail pour tous les salariés
rémunérés en dessous de 1,6 SMIC.
Au niveau du SMIC, plus aucune cotisation ou
contribution sociale, payée habituellement par toutes les entreprises, ne
sera due, à la seule exception de la cotisation au titre des accidents du
travail et des maladies professionnelles pour la part correspondant à la
sinistralité des entreprises. Certains prélèvements spécifiques en dehors du
champ de la protection sociale, notamment les contributions dues au titre du
versement transport, de l'apprentissage ou de la participation à l'effort de
construction, resteront toutefois applicables.
Autres mesures de réduction et d'allégement
de charges sociales
Sont également envisagées :
i -
une exonération
de cotisations salariales au titre de la rémunération des heures
supplémentaires et complémentaires, applicable à compter du 1er
septembre 2019 et destinée à renforcer le pouvoir d'achat des actifs : il
s'agirait d'une exonération totale de la part salariale des cotisations
d'assurance vieillesse de base et complémentaire sur les heures
supplémentaires et complémentaires (les cotisations maladie et chômage
n'étant plus dues par les salariés) ;
-
la révision de
dispositifs spécifiques d'exonération sociale ayant pour effet :
o la suppression des allégements applicables aux
contrats aidés et aux structures d'insertion par l'économique (SIE), ainsi
que de ceux appliqués aux apprentis (à l'exception des exonérations
salariales et des dispositions applicables aux employeurs publics, non
éligibles aux allègements généraux de cotisations sociales, maintenues) ;
o le recentrage de l'allégement de cotisations
applicable aux entreprises établies en outre-mer : l'exonération
spécifique aux entreprises d'outre-mer (LODEOM) serait renforcée afin de
compenser la suppression du CITS et du CICE (au taux de 9 % en
outre-mer), simplifiée et recentrée sur les bas revenus et les secteurs
stratégiques pour le développement de l'économie ultramarine, avec la
création de deux barèmes d'allégements dégressifs, plus favorables que le
droit commun ;
o le remaniement de l'exonération applicable aux
aides à domicile auprès d'une personne fragile employées par un organisme
prestataire, indépendante du niveau de rémunération (inchangé), avec la
mise en place d'un barème dégressif permettant de renforcer les effets
incitatifs en faveur de l'emploi ;
Pour renforcer l'équité du prélèvement, le projet
de loi proposerait également :
-
la neutralisation
du seuil d'assujettissement à CSG sur les revenus de remplacement, des
retraités notamment, lors du premier passage du seuil d'assujettissement
pour le taux plein ;
-
dans le cadre du
transfert de gestion de la couverture maladie des travailleurs indépendants
au régime général, et dans un double objectif de sécurisation juridique
et d'équité de traitement entre les indépendants et les autres actifs :
o l'exonération de la cotisation subsidiaire pour
maladie des indépendants dès lors qu'ils sont assujettis par ailleurs à
des cotisations de sécurité sociale du fait de leur activité professionnelle
au moins égales aux cotisations minimales ;
o la simplification et la rationalisation des
modalités d'assujettissement et de calcul de la contribution, avec
plafonnement de son assiette.
Mesures
visant à améliorer l'accès aux soins
Dans le cadre des mesures de protection des
personnes les plus vulnérables, le Gouvernement souhaite appliquer des
mesures de revalorisation ou de protection plus ciblées et plus
significatives. Tout en modérant la progression des allocations sociales, il
entend redéployer les moyens en faveur de prestations d'accompagnement des
plus fragiles et visant à favoriser l'insertion dans l'activité. Il fixe
comme une priorité du PLFSS 2019 l'accès aux soins, avec la mise en
œuvre du plan « 100 % en santé » et l'amélioration du recours à une
complémentaire santé, tout en y transcrivant les mesures du plan prévu en
faveur des personnes âgées dépendantes.
Les mesures suivantes seront ainsi proposées dans
le PLFSS 2019 :
-
la réforme,
déployée par étapes, des modalités d'accès aux soins, avec une prise en
charge à 100 % des frais d'optique, de l'audiologie et du dentaire par
l'assurance maladie et les contrats complémentaires santé responsables,
permettant de garantir des équipements de qualité, accessibles à tous (plan «
100 % en santé ») ;
-
la fusion
des dispositifs d'aide à la complémentaire santé de la CMU-c (couverture
maladie universelle complémentaire) et de l'ACS (aide au paiement
d'une complémentaire santé), ce dispositif unique étant géré par les
complémentaires santé et l'assurance maladie qui proposerait les garanties
actuelles de la CMU-c , et serait allégé au regard des démarches
administratives grâce à un formulaire simplifié et la mise en place d'un
téléservice ;
-
l'amélioration
de l'accès aux soins de ville à Mayotte, par la prise en charge intégrale
par l'assurance maladie du ticket modérateur sur les soins de ville, sous
conditions de ressources, cette mesure visant à résoudre l'engorgement des
services hospitaliers de Mayotte.
Mesures
en faveur des familles
Pour répondre aux besoins des familles, le PLFSS
2019 prévoirait les mesures suivantes :
-
l'amélioration de l'indemnisation et la
prolongation du congé de maternité des femmes ayant le statut de travailleur
indépendant ou
d'exploitant agricole ;
Actuellement, les indépendantes
bénéficient d'une allocation forfaitaire ainsi que d'indemnités journalières
forfaitaires versées jusqu'à 74 jours sous condition d'un arrêt de travail
effectif de 44 jours.
Dès lors, la durée minimale d'arrêt
en cas de grossesse serait portée à 8 semaines pour toutes les femmes et la
durée du congé maternité des indépendantes à 112 jours, comme pour les
salariées, ce qui leur permettrait de bénéficier de 38 jours de congés
indemnisés supplémentaires.
Pour celles qui ne parviendraient
pas à se faire remplacer, le Gouvernement prévoit de leur ouvrir droit à une
indemnité journalière forfaitaire, du même montant que celle dont bénéficient
les indépendantes.
-
la majoration
de 30 % du complément de mode de garde pour les familles ayant un enfant
bénéficiaire de l'allocation d'éducation de l'enfant handicapé ;
-
la prolongation
du complément de mode de garde à taux plein jusqu'à l'entrée en maternelle.
Mesures
visant à améliorer les services aux assurés
Réforme
du système d'attribution des prestations sociales. - Dans le cadre de la réforme globale du système de
prestations sociales engagée par le Gouvernement, la mise en place d'une
déclaration sociale nominative (DSN) complémentaire essentiellement
destinée aux organismes versant des prestations sociales, serait prévue pour
garantir une plus juste prestation. A cette fin, pour moderniser la
délivrance des prestations sociales, avec un « versement social unique »
et pour fonder l'examen des droits sur des informations fiables et récentes,
un nouveau service serait créé qui, sans constituer une formalité déclarative
supplémentaire car alimenté automatiquement par l'intermédiaire du
prélèvement à la source de l'IR (PAS), permettrait :
-
de limiter
les démarches des usagers dans la mesure où la plupart des informations
relatives à leurs ressources nécessaires pour l'instruction et
l'actualisation de leurs droits seraient automatiquement et directement
transmises aux caisses, ce qui contribuerait aussi à sécuriser les données
prises en compte pour l'examen des droits des usagers et donc à limiter les
risques d'erreurs ;
-
d'attribuer et
de calculer les prestations sociales versées sous conditions de ressources
(ou modulées en fonction des ressources) en tenant compte de la situation
financière contemporaine des usagers, et ainsi de leurs besoins
actualisés ;
-
et de mieux
identifier et comprendre les situations de non-recours aux prestations
sociales.
Autres
mesures de protection des personnes et de prévention. - Parmi les autres mesures envisagées, on signale
également celles portant sur :
-
à l'adresse
des personnes les plus fragiles :
o l'amélioration des réponses à donner aux personnes
âgées dépendantes (à domicile ou en établissement), en particulier au regard
des moyens des EHPAD, qui seraient renforcés, et de l'offre d'accompagnement
des services d'aide à domicile ;
o la mise en œuvre de mesures s'inscrivant dans le
cadre de la stratégie nationale pour l'autisme au sein des troubles du neuro-développement ;
o la revalorisation différenciée des prestations
sociales au bénéfice des plus fragiles en 2019 et 2020,
-
dans le cadre
des investissements pour la transformation du système de santé :
o en matière de prévention : des mesures de lutte
contre les addictions liées aux substances psychoactives (tabac, alcool,
cannabis, etc.), des actions de prévention à destination des enfants et des
jeunes (redéploiement des examens obligatoires) et l'extension de la
vaccination contre la grippe généralisée à l'ensemble du territoire ;
o une nouvelle réforme de l'organisation et de la
tarification des soins, y compris avec l'émergence de nouvelles organisations
professionnelles ;
o l'amélioration de l'accès à l'innovation
thérapeutique, la simplification du dispositif de régulation du secteur du
médicament et le renforcement du recours aux génériques.
Source :
Min. Solidarités et Santé et min. Action et Comptes publics, dossier de
presse, 25 sept. 2018
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